Selon l’Insee La valeur de la production agricole française croît de 7,5 % en 2021
L’Insee publie ce 15 décembre les comptes prévisionnels de l’agriculture pour l’année 2021. Après deux années négatives, la valeur de la production agricole connaît une augmentation de 7,5 %, tirée par la production végétale.
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En 2021, la production de la branche agricole en valeurs, hors subventions sur les produits, bondit de 7,5 % pour les productions végétales et animales, soit une augmentation de 5 % par rapport à 2018. C’est ce qu’indique l’Insee dans un document publié le 15 décembre 2021. Un boom qui s’explique par le dynamisme des prix qui compense le léger recul des volumes.
La météo a impacté les rendements en fruits
L’augmentation des rendements en grandes cultures se traduit par la hausse de 21,05 % des récoltes en blé tendre, 10,1 % en orge et 9,4 % en maïs. En même temps, les prix des céréales ont augmenté de 24,9 %. Ils ont été soutenus par la demande et de mauvaises moissons en Russie et aux États-Unis. Le prix de l’orge a, quant à lui, bénéficié de la demande venue de l’Arabie Saoudite et de la Chine.
Les betteraves industrielles ont-elles aussi vu leur récolte augmenter de 30 % grâce à des conditions météorologiques plus favorables que l’an passé. Leur prix a augmenté de 3,2 %.
La production de protéagineux augmente, de son côté, de 20,4 %. Elle est tirée par les rendements en pois protéagineux.
Faisant suite au gel printanier, la production de fruits s’est repliée de 11,3 % tandis que la récolte de vin a reculé de 19,4 % par rapport à l’an dernier. En raison des plus faibles rendements, le prix des fruits a augmenté de 10,4 % tandis que le prix du vin a bondi de 7,4 % tiré par la réouverture des restaurants.
La réouverture des restaurants profite à la production animale
Du côté animal, les productions d’œufs et d’ovins-caprins progressent respectivement de 3,2 % et 3 %. Toutes les autres productions animales connaissent une diminution de leurs volumes de production.
Néanmoins, le prix de la production animale progresse de 3,4 %. Il est tiré par le dynamisme de la demande intérieure, faisant suite à la réouverture de la restauration hors domicile, mais aussi par la demande mondiale en produits laitiers industriels.
En porcin, le prix de la production chute de 4,5 % pour la deuxième année consécutive. Cela fait suite à l’affaiblissement de la demande asiatique et du niveau élevé du stock européen.
La valeur ajoutée brute au coût des facteurs (1) de la branche agricole (2), comprenant les subventions d’exploitation et des impôts, augmente de 11,5 % en 2021.
Le résultat brut par actif non salarié, en termes réels, augmenterait de 17,1 %, après –2,6 % en 2020. Ces chiffres décrivent les performances de l’agriculture en tant qu’activité économique. Ces données sont provisoires et permettent de dégager une tendance globale.
La profession agricole tire la sonnette d’alarme pour 2022
Si les chambres d’agriculture notent « la bouffée d’oxygène » des levées des mesures de confinement et de fermeture de restaurants imposées en 2020, elles n’en rappellent pas moins l’importance de consolider cette dynamique d’amélioration de résultats.
Dans un communiqué du 15 décembre 2021, la FNSEA fait part de ses craintes pour 2022. « L’impressionnante flambée des charges agricoles ces derniers mois, que ce soit l’énergie, les engrais ou l’alimentation animale, est bien plus rapide que la hausse des prix agricoles », écrit le syndicat majoritaire qui demande l’application stricte de la loi Egalim 2.
La Coordination rurale dénonce également dans un communiqué du 15 décembre, l’envolée du prix de l’énergie, des engrais et des aliments qui « annoncent une année 2022 compliquée ». Le syndicat rappelle lui aussi la nécessité de « relancer la rentabilité » des exploitations et « assurer une rémunération digne et donnant envie d’être agriculteur ».
(1) La valeur ajoutée brute au coût des facteurs : production + subventions – impôts fonciers et autres impôts sur la production – consommations intermédiaires.
(2) La branche agricole comprend l’ensemble des exploitations agricoles, ETA, Cuma et lycées agricoles.
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